Juliette Cheriki-Nort

Jardin de soins et de créativité

"Le courtil d'ici"


Quoi ?

Dans mon jardin des Ardennes à qui je donne ainsi une vocation de JARDIN de SOINS et de CREATIVITE, je propose des accompagnements thérapeutiques individuels, des ateliers sensoriels et ateliers de création et d'expression :

  • Bains de jardin avec approche sensible et sensorielle du milieu : regarder et observer, caresser et toucher, humer et sentir, goûter et déguster, écouter, se déplacer (proprioception)... contempler, s'émerveiller
  • Racontées au jardin : des contes de jardin, de végétaux, de nature, d'animaux, racontés au jardin... parfois autour d'un feu sur braséro
  • Poésie au jardin : lire et écrire de la poésie au jardin, jouer avec les mots
  • Land-art au jardin : créer à partir d'éléments récoltés au jardin ou dans une matériothèque d'éléments naturels
  • Ateliers d'argile sensorielle au jardin : jeu de la barbotine, argiles liquide et solide à manipuler et modeler, avec le silence et/ou les chants d'oiseaux et/ou de la musique
  • Et toute autre démarche pertinente destinée à accueillir les personnes qui en ont besoin.

Au "Courtil d'ici", il y a :

  • des massifs de plantes vivaces
  • des plantes aromatiques (romarin, thym, hysope, lavande, estragon, ciboulette, menthe...)
  • d'autres plantes odorantes (selon saison) : rosiers, chèvre-feuille, tilleul
  • des planches potagères mêlées de fleurs
  • une petite serre
  • un bassin et une mare
  • des nichoirs
  • des arbres fruitiers : pommiers, pruniers, cerisiers, poirier, figuier
  • d'autres arbres : tilleul, bouleau, chêne, charmes, lilas...
  • des haires et buissons : seringats, troènes, cornouillers, viornes...
  • un espace compost
  • de oiseaux, des insectes, des mammifères sauvages
  • des toilettes sèches (sous grange)
  • des tables et chaises installées selon les besoins et le nombre de personnes à l'ombre d'un arbre ou d'une tonnelle
  • un braséro pour se retrouver autour du feu (sauf en cas de sécheresse et de risque d'incendie)

Où ?

  • Dans un jardin privé, à vocations vivrière, naturaliste et paysagère auquel j'ai décidé de donner une vocation thérapeutique
  • A Séry, un village du Porcien (territoire de la communauté de commune des Crêtes préardennaises). A 10 km de Rethel, 6 km de Novion-Porcien, 18 km de Signy-l'Abbaye

Pour qui ?

  • En individuel, binôme ou petits groupes
  • Des personnes touchées par la dépression et autres troubles de santé mentale, par des troubles cognitifs (Alzheimer et apparenté), par le cancer : pour renforcer le système nerveux et le système immunitaire
  • Des familles ou duo parents/enfants : pour découvrir, jouer et créer ensemble et renforcer les liens
  • Des aidants et leur proche aidé : pour faire ensemble et renforcer les liens, pour renforcer le système nerveux et le système immunitaire
  • Des petits groupes provenant d'EHPAD, SAVS, foyers de vie, GEM, IME, associations de soins de support, etc.

Quand ?

  • De préférence, de mars à juillet
  • Occasionnellement, à d'autres saisons, notamment si un projet consiste à voir le jardin à quatre saisons différentes

Quelques définitions

Paule Lebay, consultante et formatrice en jardins de soins, autrice du livre Créer un jardin de soins aux éditions Terre vivante, et membre, tout comme moi, de la Fédération française Jardins Nature Santé propose la définition suivante du jardin de soins :

« Un jardin de soins est un espace dans lequel les plantes sont prédominantes, qui a été pensé et adapté à un public vulnérable précis, avec la volonté de reconnecter l’Homme au vivant, par une immersion et/ou des activités horticoles réfléchies, dans l’intérêt de son bien-être, de sa santé et de son autonomie. »

Paule ajoute plus loin :

« Le jardin de soins est donc un lieu de partage thérapeutique, par le biais de la nature, qui constitue un complément et non une alternative aux thérapies conventionnelles. »

La fédération française Jardins Nature Santé, dont je suis donc membre, donne aussi les définitions suivantes :

"Un jardin thérapeutique est un environnement dominé par les plantes, conçu pour faciliter l'interaction avec les éléments thérapeutiques de la nature."

 

"L'hortithérapie est un acte thérapeutique holistique, s'inscrivant dans la durée, qui utilise le jardin, le jardinage et les relations avec la nature, en vue de prévenir, maintenir ou améliorer la santé physique, mentale et sociale, accompagné d'un ou de plusieurs professionnels qualifiés."

 

"L'écothérapie propose de prendre soin de la personne en s'appuyant sur la qualité des liens qui se tissent dès l'origine entre le corps vivant, le milieu naturel et l'existence humaine. Ce faisant, elle a aussi l'ambition d'éveiller, soutenir et développer la conscience écologique."


Pourquoi le "Courtil d'ici" ?

Un courtil (du vieux français curtil), est un petit jardin attenant à une maison de paysan, généralement clos de haies et barrières. A Séry, non loin du jardin de soins, un chemin s'appelle d'ailleurs le chemin des courtils car il longe l'arrière de plusieurs jardins du village. En d'autres endroits de France, des noms de lieux-dits ou de communes existent.

Nommer COURTIL mon jardin de soins n'est pas anodin. C'est rappeler que ce jardin s'inscrit dans une histoire et qu'il n'a pas été créé de toute pièce pour en faire un jardin thérapeutique. Il a été cultivé et se rattachait à une petite ferme paysanne. 

En l'appelant COURTIL, je pense aussi à un livre de ma bibliothèque, Le courtil des gourmets, qu'on trouve aux éditions du Terran et qui évoque les petits jardins vivriers du Moyen-Âge. Voir ici.

Quant à le nommer courtil d'ICI... Mon propos se rattache à l'idée d'y vivre des moments dans l'ICI et MAINTENANT. S'inscrire dans un lieu donné et dans le moment présent me semble être un enjeu important dans nos sociétés de surconsommation et de zapping. Regarder et sentir ce qui nous entoure dans le jardin peut aussi nous permettre de nous décentrer de nos ruminations. Cette approche sensorielle et corporelle qui consiste à se situer est aussi pertinente pour les personnes souffrant de troubles cognitifs et de troubles de santé mentale.

Ce jardin est inscrit auprès de la Ligue pour la Protection des oiseaux (LPO) en tant que refuge LPO car il est aussi un lieu d'accueil de la biodiversité. Le contact avec l'altérité, l'accueil de la différence, revêtent une dimension thérapeutique.


Mon propre rapport au jardin

J'ai grandi dans un appartement HLM parisien et donc sans jardin. En face de mon immeuble, se trouvait cependant un grand parc, où j'ai commencé par créer un lien fort au dehors, aux végétaux et aux oiseaux. Mes grands-parents vivaient en Haute-Marne et un jardin se trouvait derrière leur maison. Mon grand-père cultivait un potager et un verger. Tomates, courgettes et pommes de terre, groseilles, poires et mirabelles, ont participé à mon éducation gustative.

Plus tard, jeune adulte, ayant passé mon BAFA approfondissement "Nature" et alors devenue animatrice de centre de loisirs, j'ai commencé à animer des activités liées au jardin pour des enfants de centre de loisirs des Hauts-de-Seine.

Encore un peu plus tard, en tant qu'animatrice nature permanente du Centre d'Initiation à la Nature de Boult-aux-Bois dans les Ardennes, j'ai eu l'occasion d'animer des actions de jardinage à vocation pédagogique  sur le temps périscolaire pour la ville de Charleville-Mézières. J'ai également eu l'occasion d'être associée, par une cheffe de projet Politique de la ville, à la création d'un jardin partagé.

Travailleuse indépendante, partenaire d'une association de relocalisation de l'économie et d'un Centre médico-social, j'ai animé plusieurs années de suite un atelier hebdomadaire de jardinage à vocation sociale pour des personnes bénéficiaires du RMI (puis RSA) en démarche de remobilisation et insertion.

Parallèlement, depuis mon arrivée dans les Ardennes en 1998, j'ai quasi toujours eu un jardin potager et/ou paysager sur mes lieux de vie. Plus qu'une jardinière-productrice, je suis plutôt une contemplative de la faune et la flore du jardin, une poète qui s'émerveille... mais une grande partie des légumes et fruits que je consomme provient tout de même de mon jardin.

Je me sens ainsi concernée par de nombreuses vocations que peut revêtir un jardin : espace ludique, vivrier, sensoriel, créatif, social, pédagogique, thérapeutique.